JULIUS...
Ce soir, je suis " ailleurs "
Je ne serai plus jamais " fugueur "
Mais toujours près de ma maîtresse
Je suis un chien
Je connais la caresse de la brise, celle de la main de ma maitresse
Je connais le bruit du vent.
Je sais le déchaînement des tempêtes, lorsque les frondaisons deviennent impétueuses.
Je connais le grondement du tonnerre qui frappe mes oreilles
Je goûte les caprices de la nature. Blotti entre deux feuilles ou caché dans un buisson, j'attends.
Pour moi, le temps qui passe est toujours un instant d'éternité
Oui beau et gentil Julius
Tu auras un jardin ébouriffé d'odeurs
Avec des pierres chaudes et des arbres de vie
Tu auras des oiseaux,
Qui feront semblant d'avoir peur
Tu auras des bouquets de thym
pour y laisser passer les heures
Tu auras ta jolie maîtresse
Qui viendra s'asseoir à côté de toi...
Au paradis des chiens,
tu trouveras des champs infinis pour courir et jouer.
Tu demeureras dans le cœur de tous...
Merci pour ta tendresse et ta fidélité, beau Julius
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" C'est dans l'aube chère à Verlaine que tu courais notre domaine
Humant l'air des quatre saisons, odeurs de thym et de bruyère
Sous tes pattes fraîches légères, s'élevaient comme une oraison
Berger des landes familières, tu vivais digne et solitaire
Animal doué de raison, j'écris ce jour anniversaire
Où tu reposes sous la terre à deux pas de notre maison "
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Jean Ferrat