THIERRY MATHIASIN ... Extrait
Sont venues des succulences en rive
perlée de la plus ineffable saison
J'ai pris à travers champ le fruit en pluie de lucioles, né de la plus haute des germinations
Écume de brousse répandant sa nuit sur mes lèvres tremblantes d'étoiles
Là-bas était ton feu en tam-tam de rivières en rut,
de villages en mer et de toute demeure où le soleil a pétri tes errances
La terre a ramené les os verdis de tes joies d'hibiscus, pollen macérant des orages au bord de ton antre
Femme qui avait encore une lune à cueillir pour que le temps danse des jours meilleurs et que les arbres acclament la beauté foudroyante des mornes
Tout aurait été perdu si tes seins n'avaient pas eu comme une rage têtue de grillons dans le chant d'un matin dévergondé
Sont venus des grondements quand tes cuisses ont clôturé les dernières crêtes du rêve.
La chambre retenait son souffle pour que rien n'aille mourir dans le puits insondable des âges
et que le ciel s'apprêtant à couronner effrontément ton désir soit une promesse de pleine ascension
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THIERRY MATHIASIN
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Photographie Angèle Etoundi Essamba