25 août 2007
CHANT VII....
Penché dans les soirs je jette mes tristes filets
à tes yeux océaniques.
Là s’étire et flambe dans le plus haut brasier
ma solitude qui tourne les bras comme un naufragé.
Je fais de rouges signaux sur tes yeux absents
qui palpitent comme la mer au pied d’un phare.
Tu ne retiens que ténèbres, femme distante et mienne,
de ton regard émerge parfois la côte de l’effroi.
Penché dans les soirs je tends mes tristes filets
à cette mer qui bat tes yeux océaniques.
Les oiseaux nocturnes picorent les premières étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t’aime.
La nuit galope sur sa sombre jument
répandant des épis bleus sur la campagne.
PABLO NERUDA
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