Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
EMMILA GITANA
Visiteurs
Depuis la création 1 612 470
Newsletter
Archives
2 septembre 2007

LES YEUX

“Ces yeux, où la prunelle monte la garde
pour protéger le visage contre l’indiscrétion
malveillante et la curiosité qui s’agriffe…
Ces flots mouvants qui ondulent
entre le bord des paupières
et l’extrémité des cils,
comme ceux des étangs qui s’expriment
par le murmure des vagues
et des peupliers alentour.
Les yeux… Ne sont-ils pas pour toi
un objet de stupéfaction ?
Les yeux couleur de cendre, avec leurs rêves,
les yeux couleur de ciel,
avec leur illuminations,
les yeux couleur de miel, avec leurs friandises,
les yeux couleur du café,
avec leur force attirante,
les yeux qui recueillent avec soin
la force et la douceur contenues
dans tout ce qui les entoure.
Tous les yeux,
ceux qui te rappellent
la limpidité du ciel,
et ceux où fait halte et se repose
la profondeur des mers,
ceux qui te montrent en eux
les déserts et leurs mirages,
ceux qui te transportent en rêve
dans un royaume éthéré
fait tout entier de beauté,
ceux dans lesquels passent des nuages
zébrés d’éclairs, chargés de pluie,
ceux dont ton regard ne peut se détacher
sans chercher aussitôt où se trouve
le grain de beauté sur la joue,
les yeux étroits, arrondis, les yeux
en forme d’amande allongée,
ceux qui s’enfoncent dans leur orbite
à force d’approfondir les mots
et de réfléchir leur sens,
ceux dont la vision est vaste
et le mouvement retenu,
ceux dont les paupières couvent la flamme
d’un mouvement calme,
comme déploient leurs ailes
les oiseaux blancs des lacs du Nord,
ceux dont les langues de feu vertes
tournoient comme autant de vrilles
prêtes à s’enfoncer
dans les coeurs fascinés,
et d’autres, d’autres, d’autres encore.
Les yeux qui s’émeuvent,
les yeux qui méditent,
les yeux qui savourent,
les yeux qui cèdent à la pitié,
et ceux où établissent leur camp de guerre
haines secrètes et colères,
et ceux dont les eaux troublent multiplient
les secrets…

Lève-toi, va vers ton miroir,
penche-toi sur ces deux lacs pleins de sortilèges.
Les avais-tu seulement étudiés
avant ce jour ?…

Si tu veux me connaître,
moi, l’inconnue,
observe donc mieux tes prunelles.
Ton regard me retrouvera, malgré toi,
dans ton regard.”

.

Mayy Ziyada

sharbatgulajf4

Commentaires
A
Bravo pour tous ces magnifiques textes et poèmes, et ces superbes images.<br /> Ce blog est vraiment un trésor.<br /> Bravo et merci ! Je reviendrai.<br /> <br /> Adèle
Répondre
EMMILA GITANA
Pages
Tags
Derniers commentaires