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EMMILA GITANA
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17 janvier 2008

C'EST AUJOURD'HUI TOUJOURS QUE JE T'AIME..Extrait

Mon bras sur ton épaule agrandit l’espérance. La fleur est assez grande pour contenir un arbre qui deviendra forêt. Les germes se déplient dans l’enveloppe de terre. Le printemps se prépare infime dans les graines. Les semences prolongent la fulgurance des secondes. Des ombres de pensées affleurent dans les branches. Les pierres s’interrogent. Je t’aime. Tu souris. J’habite le miracle. J’habite la lumière. J’irai plus loin encore. J’irai chercher le sens, un fil entre deux gouffres. J’irai trancher le nœud qui étouffe l’étreinte. À l’écoute de l’immense, l’amour nous enveloppe d’un invisible feu. Habite-moi, aime-moi, que j’aille plus loin que la lumière.


J’apprends le poids des larmes sur la roche du réel, la vraie couleur de l’herbe, le visage de la foudre, les lignes sur la main dont on oublie la trace. J’apprends pour te connaître. J’apprends pour mieux t’aimer. Ne m’attends pas demain. J’arrive à l’instant, glissant déjà sur ta peau nue. L’herbe croît malgré la neige. Les enfants jouent malgré la guerre, à la marelle avec un bout d’obus, à la corde à sauter entre les champs de mines. Les fleurs poussent encore derrière les barbelés. Je murmure « je t’aime » contre le mur du son. Je te prends dans mes bras pour prolonger la vie. L’écume de tes mots surnage sur les fantômes du langage, les bouillons de culture et les slogans du jour. L’homme amoureux se perd et se trouve dans l’autre, dans ce qui reste d’âme parmi les heures dures et nous sauve du reste.

Le cri m’est revenu comme un pain qu’on poignarde. Familier des blessures, je persiste à aimer. Il faut aux pierres nues les petits pas de l’eau, un soleil aux oiseaux, un ver dans la pomme, un silence dans le bruit et des mots pour le dire. Je suis debout pour toi, l’âme ouverte aux orages, aux arcs-en-ciel, aux vents. Je suis debout pour toi, la mauvaise graine semée entre les barbelés. J’ai ta parole dans l’oreille comme un trait de lumière. J’ai tes images dans les yeux comme une source pure. Ma peau retrouve en toi le plaisir de l’eau, la fulgurance des frissons, la tendresse des loups protégeant le terrier, la même soif d’étoiles, la même faim des fleurs. Tu as remis des yeux dans les orbites ravagées, de la musique dans les cris, de la douceur dans les pas.

J’ai perdu le sommeil dans le tissu des mots. Je t’écoutais chanter avec ta voix plus douce que la haine. L’herbe croît dans mon crâne à la place des idées. J’écope les croyances qui alourdissent l’homme. Je ne veux rien porter qu’un murmure d’amour et retenir le temps dans l’instant qui s’échappe, l’ontophanie du fil qui brode l’absolu, l’étincelle qui brille dans les regards du loup. Je t’aime comme une ellipse dans l’étalement des jours. Viens vers moi, parle-moi, apprends-moi qui tu es. Nous apprendrons la vie et la lumière cachée dans le secret des ombres, le bout du monde en nous et sa chaleur tapie jusqu’au cœur des roses, la santé du plaisir ondoyant sous les doigts. Les gemmes de tes yeux transfigurent les choses. Nous nous aimons debout dans les menaces qui nous cernent. La route seule est réelle. Les toits sont éphémères. Nous marcherons ensemble jusqu’au bout du sans bord pour retrouver la source.

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JEAN-MARC LA FRENIERE
11 décembre 2005

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