mardi 26 février 2008

LE BLEU DES RONCES...Extrait

"T’en souvient-il ce qui des mains aux lèvres, comme un matin tardif dans la chambre d’avril, faisait l’envie de nous plus forte que raison ? T’en souvient-il l’arbre du lit, témoin de frondaisons si hautes, et les veines du large qui nous gardaient du vent ? Et ce bitume gris de lanterne avortée qui passait, repassait aux carreaux des fenêtres. Envieuse, la rue faisait claquer ses pas dans les bruits de la pluie. Nous marchions sur un fil du côté de l’urgence. Dans les draps mélangés, une respiration faisait chose commune.... [Lire la suite]
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mardi 26 février 2008

SILENCES

Silences (recto)"Il est de clairs silences aux ailes de voyage où des anges sereins passent en plumes blanches. Les silences d’amour où seuls les corps se disent, où les mains chantent fort leurs cantiques muets. Les silences tremblés quand un enfant infime donne en source infinie son rire nouveau-né. Les silences offerts par les livres d’opale qui tendent à nos cœurs leurs paroles solaires. Il est de mystérieux silences d’océan quand les mots se retirent au plus loin du jusant. Les silences de neige où le... [Lire la suite]
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mardi 26 février 2008

PARCE QUE

"J’ai trois épouvantails dans mon jardin, dont l’un à bicyclette. Je le soupçonne de pédaler jusqu’au village durpant la nuit. Il a toujours des brins de paille en sueur et le chapeau de travers. En fait, ils aiment les oiseaux et ouvrent même la porte aux ratons laveurs. Sur le rang, mon jardin est le plus pauvre en légumes mais le plus riche en mots. Plus loin, j’ai un étang plein de grenouilles, de nénuphars, de carpes japonaises et de cheveux de fée. Quelques canards et un héron s’y posent quelques fois. Il sert aussi de... [Lire la suite]
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mardi 26 février 2008

1,BIS,RUE ABOU NAWAS

"J’écris pour les mains calleuses Qui jamais ne toucheront mes livres Pour les analphabètes Et ceux qui ne croiseront jamais Qu’au large de mes mots J’écris pour ceux qui ont soif Qui ont faim du seul pain Qui leur manque L’Amour J’écris parce qu’ils ne le savent pas Et qu’ils se trompent pour de l’argent, J’écris pour essuyer le crachat Des racistes à leur visage J’écris là pour leur rendre Un jardin - Celui qu’ils m’ont pris Sans le savoir" "j’ai vécu au bord d’une plage de bleu et de sables lents à s’étirer. Les... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

ET LA TERRE SE TRANSMET COMME LA LANGUE

Ils sont rentrés Au terme du long tunnel à leurs miroirs, et rentrés Quand solitaires ou rassemblés, ont retrouvé le sel de leurs frères et délaissé Les légendes de la défense des places pour l’ordinaire des mots Ils ne lèveront plus s’ils veulent, mains ou bannières aux miracles Ils sont rentrés célébrer l’eau de leur existence, et ordonner cet éther Marier leurs fils à leurs filles, faire danser un corps dans le marbre estompé Suspendre à leurs plafonds tresses d’oignons, cornes... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

PLUS RARES SONT LES ROSES, S'ENVOLENT LES COLOMBES

S’envolent les colombes Se posent les colombes Prépare-moi la terre, que je me repose Car je t’aime jusqu’à l’épuisement Ton matin est un fruit offert aux chansons Et ce soir est d’or Nous nous appartenons lorsque l’ombre rejoint son ombre dans le marbre Je ressemble à moi-même lorsque je me suspends Au cou qui ne s’abandonne qu’aux étreintes des nuages Tu es l’air se dénudant devant moi comme les larmes du raisin L’origine de l’espèce des vagues quand elles s’agrippent au rivage ... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

BEYROUTH (1981)

Une pomme à la mer. Narcisse de marbre. Papillon de pierre. Beyrouth. La forme de l’âme dans le miroirdescription de la première femme, parfum de nuagesBeyrouth de fatigue et d’or, d’Andalousie et de Syrieargent natif. Ecume. Testament de la terre dans le plumage des colombes. Mort d’un épi. Errance d’une étoile entre moi et Beyrouth mon amour. Jamais auparavant je n’ai entendu mon sang prononcer le nom d’une amante profondément endormie sur mon sangdans l’orage sur la mer, nos avons découvert le Nom, dans le goût de l’automne et des... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

NOCES

Le poème de la terre 1.au mois de mars, en l’an du soulèvement, la terre nous révéla ses secrets sanglants. Au mois de mars, cinq filles passèrent devant les violettes et le fusil. Elles s’arrêtèrent devant la porte d’une école et s’enflammèrent ainsi que les roses et le thym du terroir. Elles inaugurèrent le chant de la terre. Elles entrèrent dans l’étreinte ultime – Mars vient sur terre du ventre de la terre et de la danse des filles – Les violettes se penchèrent légèrement pour laisser passer la voix des filles. Les... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

DÉPOSE ICI ET MAINTENANT...

Dépose ici et maintenant la tombe que tu porteset donne à ta vie une autre chancede restaurer le récit.Toutes les amours ne sont pas trépas,ni la terre, migration chronique.Une occasion pourrait se présenter, tu oublierasla brûlure du miel ancien.Tu pourrais, sans le savoir, être amoureuxd’une jeune fille qui t’aimeou ne t’aime pas, sans savoir pourquoielle t’aime ou ne t’aime pas.Adossé à un escalier, tu pourraiste sentir un autre dans les dualités.Sors donc de ton moi vers un autre toi,de tes visions vers tes pas,et élève ton... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2008

TELLE LA LETTRE NOUN DANS LA SOURATE DU RAHMN

Dans l’oliveraie, à l’est des sourcesMon grand-père s’est replié sur son ombre abandonnéeAucune herbe légendaire n’y a pousséEt le nuage des lilasNe s’est pas répandu sur la scèneLa terre est vêtement brodé à l’aiguille du sumac dans son rêve briséMon grand-père a bondi de son sommeilPour arracher les mauvaises herbes de sa vigneEnsevelie sous la rue noireIl m’a enseigné le Coran dans le jardin de myrte, à l’est du puitsD’Adam nous venons et d’EveDans l’Eden de l’oubliGrand-père ! Je suis le dernier des vivants dans le désert.... [Lire la suite]
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