samedi 15 mars 2008

QUATRAIN

Ayant bu des mers entières, nous restons tout étonnésQue nos lèvres soient encore aussi sèches que les plages,Et toujours cherchons la mer pour les y tremper sans voirQue nos lèvres sont les plages et que nous sommes la mer. . ATTÂR dans Anthologie de la poésie persane .
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samedi 15 mars 2008

LE VERBE ÊTRE

Le Verbe ÊtreJe connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer. C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre. Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire. C'est un bateau criblé de neige, si vous voulez, comme les oiseaux qui tombent et leur sang n'a pas la moindre épaisseur. Je connais... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LORCA A EDEN MILLS

À l’été de 1929, Federico Garcia Lorca a séjourné quelque temps à Eden Mills, au Vermont, à une trentaine de kilomètres de la frontière québécoise. Les textes qu’il a écrits pendant et autour de ce séjour sont inclus dans le recueil Poète à New-York. Les poèmes qui suivent de Louis Lefebvre portent sur cette période. 1 Jamais tu n’auras été plus beau qu’en rêve. Sur la route qui montait aux moulins de l’éden Les chevaux écoutaient l’eau d’érable Leur monter dans la croupe Les bouleaux éblouis Attendaient comme des loups À l’affût... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

P L U I E

La pluie a comme un vague secret de tendresse,Plein de résignation, de somnolence aimable.Discrète, une musique avec elle s'éveilleQui fait vibrer l'âme lente du paysage.C'est un baiser d'azur que la Terre reçoit,Le mythe primitif accompli de nouveau,Le contact d'une terre et d'un ciel déjà froidsDans la douceur d'un soir qui n'en finit jamais.C'est l'aurore du fruit, la porteuse de fleurs,La purification du saint-esprit des mers.C'est elle qui répand la vie sur les semaillesEt dans nos coeurs le sentiment de l'inconnu.La nostalgie... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

SUR LA VIE

La vie n’est pas une plaisanterieTu la prendras au sérieux,Comme le fait un écureuil, par exemple,Sans rien attendre du dehors et d’au-delàTu n’auras rien d’autre à faire que de vivre. La vie n’est pas une plaisanterie,Tu la prendras au sérieux,Mais au sérieux à tel point,Qu’adossé au mur, par exemple, les mains liéesOu dans un laboratoire En chemise blanche avec de grandes lunettes,Tu mourras pour que vivent les hommes,Les hommes dont tu n’auras même pas vu le visage,Et tu mourras tout en sachantQue rien n’est... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LORSQUE JE DEVIENS FRUIT

Fille et garçon je fus conçue sous l’ombre de la luneMais Adam fut sacrifié à ma naissance,Immolé aux vendeurs de la nuit.Et pour combler le vide de mon autre essenceMa mère me baigna dans les eaux du mystèreM’enveloppa dans les langes de la contradiction.J’étais dans l’égarement profond lorsqu’elle m’a surpriseCar elle me plaça sur le bord de chaque montagneMe livra au spectre du silenceEt au grondement des questions.Elle me voua à l’Eve des vertiges et de la métamorphoseEt me pétrit de lumière et de ténèbresPour que je devienne... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LAS DOS ORILLAS

Largo ayuno soplaste sobre mícon tu respiración de tormenta. Rallaste corteza del árbol de canelay la añadiste a la poción mágica. Fue bebida amarga que limpió corazón y entrañas.Bebida hirviente,sacudió en mí,implacable como temblador. Estremecido,mi cuerpo quedó templado como un arco. Entonces el canto de la selva se encabritó en mi.Todo estalló dentro de mi cabeza,los llamados de los animales,la inquietud de las aguas,el viento arañando las hojascon su rumor de encantamiento. Y luego... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LES DEUX RIVES

Tu as soufflé un long jeûne sur moiavec ton haleine d’orage. Tu as râpé l’écorce du cannelieret tu l’as ajoutée au breuvage magique. Cette boisson nettoyant cœur et tripes fut amère.Boisson bouillante,elle m’a ébranlé,implacable comme un poisson-torpille. Bouleversé,mon corps est resté tendu comme un arc. Alors le chant de la forêts’est cabré en moi.Tout a explosé dans ma tète,les appels des animaux,l’inquiétude des eaux,le vent griffant les feuillesavec sa rumeur magique. Et puisun silence... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LA PALABRA

  La palabra   Para mi hija Alba Ondina Manuela     I     Nada es efímero, ni el dolor ni el placer.Corremos de una puerta a un árbol solitario,de un puente a una gruta que guarda el tiempo.Cada mirada es un descubrimiento perfecto.La lluvia es el sol que ocultan ciertas nubes.Nuestra palabra es un grito irreversible en la nada.Escribimos un nombre de alguien que no conocemos.Oramos en el templo desierto del olvidoy soñamos con Dios encadenado a su dolor.Somos peregrinos sin fe por el desiertoy... [Lire la suite]
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samedi 15 mars 2008

LITANIES DE L'EXILE

  Et toi, l’exilé :   Être de passage, toujours de passage,avoir la terre pour aubergeet contempler des cieux qui ne sont pas les nôtres,vivre parmi des gens qui ne sont pas les nôtres,fredonner des chansons qui ne sont pas les nôtres,rire mais d’un rire qui n’est pas le nôtre,serrer des mains qui ne sont pas les nôtres,pleurer avec des larmes qui ne sont pas les nôtres,céder à des amours qui ne sont pas les nôtres,goûter à des plats qui ne sont pas les nôtres,prier des dieux, des dieux qui ne sont pas les... [Lire la suite]