Pars, éloigne-toi
Étreins les vagues et l’air
Emporte sur tes cils les nuages, les éclairs
Qui se brise derrière toi notre miroir
Qui se brise l’amphore des ans
Et laisse pour nous dans ton sillage…
Non ! ne laisse plutôt que les vestiges d’un soupir
et de l’argile
que le sang desséché dans les veines
Ah ! éloigne-toi ! Non, attends encore
Bientôt tu disparaîtras
Alors laisse-nous tes yeux
ou ton cadavre brun ou ta tunique
poèmes au monde étrange
au monde qui viendra avec la nostalgie
portant ton ciel sur ses cils
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ADONIS
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