DANSE AVEC LE VENT...Extrait
A Patrick Camoin
Plus forte que le nœud
Est la main qui dénoue.
Plus vivant que son reflet le corps
Qui ne projette pas d’ombre sur le mur,
Plus profonde que l’amour
La tendre plénitude du vide.
Je ne danse pas autour de la mort,
Ni autour de la folie,
Pas même autour des cendres
De mon amour consumé.
Je danse autour de la joie sans fond,
Je danse autour de l’embrasement obscur.
Je danse autour du vide débordant,
Je danse autour de ce qui
Ne peut être contenu.
Je danse autour du rêve flexible
Que le temps allonge sous nos pieds,
Je danse pour des voûtes de saule et de soupirs,
Pour des corolles ardentes et des chansons d’abeille ;
Pour des îlots ombreux,
Au parfum des vieilles amours réveillées.
Je danse suspendue à l’imminence des présages,
Je danse dans l’orage de l’air suspendu
Je danse sur la terre lavée
Je danse pour la terre assise
Sous le peigne agile des pluies.
Je danse pour la vigueur, pour le matin,
Pour la jeunesse de l’eau vive enlacée
De fraîcheur verte, pour la blancheur
Et l’ombre bercée des marais, pour la
Fenêtre allumée dans le ciel.
Danseurs de l’ombre,
Animez de vos pieds nus
Le fil invisible.
Que tout s’efface enfin de nos cœurs
Epris de nuit pure.
Dansez autour de la joie sans fond,
Dansez autour de l’embrasement obscur,
Dansez autour du vide débordant,
Dansez autour de ce qui
Ne peut être contenu.
Car plus forte que le nœud
Est la main qui dénoue,
Plus vivant que son reflet le corps
Qui ne projette pas d’ombre sur le mur,
Plus profonde que l’amour même
La tendre plénitude du vide.
CALIQUE DARTIGUELONGUE
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