PROMENADE
Montagne ô bête magnifique,
nos racines dans ta crinière,
quatre saisons bien algébriques,
un cèdre bleu pour l'inventaire.
Lisse et royale la mer sans âge,
le vent doux comme un sacrement,
Dieu a troqué ses équipages
contre les cimes du Liban.
Montagnes ô Montagnes,
laissez-moi vous aimer
comme ceux qui n'ont pas d'âge sûr;
comme on égrène un chapelet
de légendes et de murmures.
Laissez-moi vous aimer,
à genoux comme le paysan et sa terre.
Doucement la lune sur le soir de vos chevelures.
Laissez-moi vous bercer
dans les muscles du vent chaud.
Alors la vaste paix,
mobile comme un scherzo.
IL FUT UN LIBAN DES JARDINS,
COMME IL EST UNE SAISON DOUCE.
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NADIA TUENI
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