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EMMILA GITANA
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20 avril 2009

JARCHAS

Les_cinq_Panneaux_2

Voici l’un des premiers poèmes composés en Espagne.

Siglos XI y XII / XI° et XII° siècle

.

Jarchas

I

"Garid bos, ay yermanellas,

kóm contener-he mew male.

Sin al-habib non bibreyo

¿Ad ob l´irey a demandare ?"

Traducción al español moderno

"Decid, ay hermanitas,

cómo he de contener mi mal.

Sin mi amigo no viviré yo :

¿A donde lo iré a buscar ?"

Traduction française

"Dites moi, mes chères soeurs,

comment ferai-je pour contenir le mal qui m’afflige ?

Sans mon ami je ne saurai vivre :

Où donc irai-je le chercher ?

(traduction française : Thierry Muller)

II

"Bayse mew qorazon de mib.

Ya Rabb, si se me tornarad ?

­Tan mal me deled li-l-habib !

Enfermo yed : ¿kuand sanarad ? "

Traducción al español moderno

Vase mi corazón de mí,

¡Ay, Señor !, ¿acaso tornará ?

Tan grande es mi dolor por el amado :

enfermo está ¿Cuándo sanará ?

Traduction française

Mon coeur m’abandonne,

Mon Dieu, me reviendra-t’il ?

Si forte est ma douleur pour l’ami :

Mon coeur est malade. Quand guérira-t-il ?

(traduction française : Thierry Muller)

Commentaire.

Les "jarchas" [1] étaient écrites dans le dialecte parlé par les mozarabes, c’est à dire les chrétiens qui vivaient en zone musulmane. Ceux-ci s’exprimaient généralement en deux langues. La première, "l’ancêtre" de l’espagnol actuel servait aux discussions quotidiennes. La seconde, l’arabe était considéré comme la langue de culture. Ce poème a longtemps était considéré comme écrit en langue arabe, mais personne ne parvenait à le comprendre. En effet, bien qu’écrit avec des caractères arabes, il n’avait pas de sens. Ce n’ est qu’ après restitution des voyelles, non obligatoires dans l’écriture arabe, que les chercheurs se sont aperçus qu’il s’agissait en fait d’un poème écrit en langue romane... mais avec des caractères arabes ! Si nous voulons imaginer le texte original du premier poème voici, plus moins, ce qu’ont pu lire les chercheurs

"G’r’d b’s, ’y y’rm’n’ll’s,

k’m c’nt’n’r-h’ m’w m’l’.

S’n ’l-h’b’b n’n b’br’y’

¿’d ’b l´’r’y a d’m’nd’r’ ?"

Comme vous l’ avez compris l’apostrophe représente les voyelles manquantes dans l’originale.

Ces vers chantés en langue romane s’ajoutaient à la cinquième strophe d’une moaxaja (muwwashah, une forme poétique écrite en arabe dont le thème est fréquemment l’amour).

[1] Compositions poétiques lyriques de l’Espagne musulmane

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