Il y a toujours le reflux qui emporte le cœur
à l’autre bout de la terre,
là, où il n’y a plus de voix à aimer
là, où il n’y a plus d’amis à attendre.

Il demeure ce long chemin de terre battue
qui s’enfonce dans la nuit
où l’on perd pied, où l’on perd souffle

Il demeure la faiblesse à la main droite
et sur cette fleur donnée
comme le serment pour vaincre la peur
qui tenaille la vie

Il demeure le croisement de la lame nue
ce bras qui allonge l’adieu sur cette boule
de nerfs à vaincre
il demeure que rien n’est jamais dit tout à fait

Il y a toujours la fuite de l’émotion
comme celle de l’oiseau blessée
la charge de sang qui vous ploie
comme celle de l’alcool titube

Il y a toujours le reflux qui emporte le cœur
à l’autre bout de la terre
là où il n’y a plus de voix pour crier

 

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PAUL  MARI

 

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FLUX