UN CAHIER ORDINAIRE...Extrait
Tes
mots sont ma maison, j'y entre. Tu as posé le café sur la table et le
pain pour ma bouche. Je vois des fleurs dans la lumière bleue, ou
verte. C'est exactement le paysage que j'aime, il a le visage de ta
voix. La pluie rince finement une joie tranquille. Aucune barrière,
aucune pièce vide. Désormais tout s'écrit en silence habité. De cette
plénitude, je parcours la détermination des choses. L'arbre porte
fièrement ses cerises comme une belle ouvrage. Il installe une trêve
dans l'interstice des branches. Pas de passion tapageuse mais la
rondeur du rouge. Un éclat. Des fleurs, encore lasses d'hiver, se sont
maquillées depuis peu. Le soleil astique le cuivre des terres. Peut-on
apprendre à reconnaitre l'existence ? La rivière miraculeusement
pleine, inonde son layon. La carriole du plaisir est de passage. Des
oiseaux aux poissons, les rêves quotidiens font bonne mesure. Tout est
bien.
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ILE ENIGER
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