Ecrire, successivement, pour soulever nos
peaux, respirer, saigner, nous prendre à découvert.
Pour recoudre notre puzzle, tout en parlant de ces travaux d’aiguille sonore
avec les autres.
Pour faire signe. Pour nous justifier, pour enterrer l’échec ou pour freiner,
de page en page, le suicide. Pour faire le ménage onirique, par thérapeutique.
Par recherche de l’identité natale, par goût errant de l’absolu.
Pour nous enrichir et pour tout perdre.
On écrit pour toutes ces raisons mêlées.
On écrit pour toucher terre, contre les refus de l’amour, contre l’origine
souillée, contre les phares béants de la mort.
Mais le pays natal, au moment où on l’accoste, se volatilise. Il s’appelait, bien sûr, solitude.
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