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EMMILA GITANA
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19 juin 2009

CHRONIQUE DE VICTOR VARJAC

NICE : Le Festival des Poètes oubliés

Platon chassa les poètes de la Cité. Aujourd’hui, les responsables de la culture de notre bonne ville de Nice, mettent entre parenthèses ces "électrons libres", ces "sans papiers du Verbe", ces "nomades du cœur", avant, peut-être, de les oublier définitivement…
L’ILE DES POÈTES, je dois hélas le rappeler, fêtait cette année, ses DIX ans de présence au Festival du Livre de Nice. En 2000, pour son entrée, elle fut accueillie et saluée par Maître Jacques Peyrat, alors Sénateur Maire, mais aussi par Louis Nucéra, Alain Lefeuvre, et les trois mousquetaires de MPO, et tant d’autres (qu’ils me pardonnent de ne pouvoir ici, les nommer tous. Ils sont dans la reconnaissance de nos mémoires).
À cette époque, le nom des poètes figurait sur la liste des auteurs présents en dédicace, ils animaient ou participaient à des colloques, débats ou conférences, et ils offraient leurs voix et leurs passions en mettant en espace les images du Verbe, accompagnés souvent par une guitare, un violon, une contre basse… parfois même par des groupes musicaux… pour la plus grande joie du public.
Ils furent ce "Merveilleux vivant et authentique" lorsque les écoliers venaient rencontrer la Poésie en chair et en os dans les Jardins Albert Ier.
Cette année encore, malgré tout, nous avons assuré, pour les enfants, cette prestation durant toute la journée du Vendredi 12 Juin, avec le même enthousiasme que les années précédentes.
Au fil du temps, le petit espace "poésie" de l’an 2000, est devenu une ILE à part entière, accueillant plus d’une trentaine de poètes, dont la renommée de certains apporte de nouvelles couleurs à  notre ville. En 2009, l’Ile est redevenue "îlot" où s’entassèrent, dans le secret d’un recoin du festival, moins d’une dizaine de poètes, car cette année, la culture calcula au minimum le mètre carré ! Le stand était si petit et si bien caché qu’aucun officiel n’a su le trouver !
Mais pour que cet anniversaire soit réussi, c'est-à-dire fêté dignement, Monsieur Raoul Mille, écrivain, Conseiller Municipal, subdélégué à la culture, à la littérature, à la lutte contre l’illettrisme, et à l’histoire, Monsieur Raoul Mille après avoir confirmé verbalement à Jackie Lefeuvre que le Prix qui honore la mémoire de son époux depuis déjà cinq ans, serait reconduit en 2009, comme les années précédentes, lui adressa un courrier qui supprimait officiellement le Prix pour cette année, une quinzaine de jours avant les délibérations du Jury.
J’ai naturellement demandé par courriel des explications. Mais, je n’ai reçu qu’une réponse, toujours la même "il est impensable cette année". Je pense donc que le mot "explication" n’est pas connu de tout le monde.

Face à cette situation et après délibérations, il a été décidé que le Prix de Poésie Alain LEFEUVRE serait remis à PARIS, cet Automne, lors de la rentrée littéraire par la SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS, respectant ainsi la mémoire du poète disparu.

Je rappelle que la Poésie est et demeure à l’origine de tous les arts… qu’elle est l’essence même de toute création et que sans elle, l’homme ne pourrait survivre bien longtemps.
René Guy Cadou n’a-t-il pas dit et répété : "La poésie est aussi inutile que la pluie" !
J’ajouterai cette phrase de Fernand Gregh : "Seuls se taisent dans leurs poètes, les peuples qui n’ont plus la force de vivre".
La Poésie fait encore peur, car elle représente cette patrie qu’on nomme "résistance", "liberté", mais aussi "imagination", "beauté", que l’on ne peut réduire par des lois, ni modifier par des normes, fussent-elles mondiales!
La Poésie est "Amour", n’est-ce pas ce qui manque le plus en ce début de XXIè siècle ?

Je laisse le soin, à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, de réagir, d’exprimer leurs pensées, de formuler leurs questions.
Alors, peut-être, que cet élan portera vos souhaits et qu’ils seront exaucés, permettant à la Cité de retrouver un cœur qu’elle avait délaissé…

Victor VARJAC

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