
Un arbre vaincu par la cognée,Mordu par la scie et le rabot.L’arbre avait encore assez de sève,De moelle, de pulpe et de mémoirePour sentir gonfler ce noir printemps.
Ah ! plus de racine et plus de branche,Ni bourgeon futur dans les entrailles,Mais l’arbre, enfoncé sans pied ni tête,Debout dans le sol et bras ouverts,L’arbre avait encore assez de fibrePour sentir ces clous qu’on lui plantait,Pour sentir brûler cette sueur,Pour sentir saigner cette agonie,Ô saigner comme un fleuve infini,L’arbre avait encore assez de...
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