
Je ne pourrai jamais retrouver le vrai visage de ma terre: cet oeil pur des enfants, je ne l'ai plus.Quand j'étais tout petit, je jouais, puis j'avais faim. Ma mère taillait alors une plate tartine de pain, elle la saupoudrait de sel, elle l'arrosait d'huile par un large 8 de la burette penchée; elle me disait: «Mange.» Ce sel, il me suffisait de humer le vent odysséen; il était là avec l'odeur de la mer; ce pain, cette huile, les voilà tout autour dans ces champs de blé vert dessous les oliviers. Ainsi, s'est aiguisée...
[Lire la suite]