Petite échelle d'or - tu es montée jusqu'au dernier échelon et tu es
venue voir combien le matin donne envie de chanter quand la ville et la
mer se fiancent avec le jour
Tu es venue voir les bateaux chargés de figues et de dattes appareiller
vers le soleil mais tu n'as pas voulu voir les bateaux qui arrivaient
chargées d'armes et de soldats
En haut de ton échelle d'or tu n'as pas entendu, tu n'as pas voulu
entendre, en haut de la colline, la Forteresse qui s'ouvrait dans un
bruit de fanfares comme pour l'arrivée d'un roi
Mais peut-être as-tu pu entendre le cliquetis des armes et ronronner des moteurs sur le miroir de la mer
En haut de ton échelle tu respirais une odeur d'algue et un parfum
d'orange mêlés à la brise du large mais tu n'as pas senti la chaleur
des flammes ni l'odeur du sang
Songeur, tu étais un enfant assis sur le gazon, dans un silence
d'herbe, et tu regardais au-delà des grilles, les premières maisons de
la ville
Soudain une fenêtre s'ouvrit au troisième étage d'un immeuble, il y eut un reflet dans la vitre, et un coup de feu éclata
Du haut de son échelle d'or l'enfant l'entendit et il leva la tête.
Mêlé à des cris d'enfants, la brise était d'une douceur rare et sur une
mer tranquille le ciel couchant se teinta de rose.
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JEAN PELEGRI
lundi 8 février 2010
COMPTINE DE LA GUERRE
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