Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
EMMILA GITANA
Visiteurs
Depuis la création 1 612 209
Newsletter
Archives
23 février 2010

GIROUETTE

Vent du Sud,

Brun, ardent,
Ton souffle sur ma chair
Apporte un semis
De brillants
Regards et le parfum
Des orangers. Tu fais rougir la lune
Et sangloter
Les peupliers captifs, mais tu arrives
Trop tard.
J’ai déjà enroulé la nuit de mon roman
Sur l’étagère !

 

Sans nulle haleine,
Tu peux m’en croire !
Tourne, mon coeur,
Tourne, mon coeur.
Vent du Nord,
Ours blanc !
Tu souffles sur ma chair,
Tout frissonnant d’aurores
Boréales,
Avec ta traîne de spectres
Capitaines,
Et riant aux éclats
De Dante.
O polisseur d’étoiles  !
Mais tu arrives
Trop tard.
L’armoire est vermoulue
Et j’ai perdu la clé.

 

Sans nulle haleine,
Tu peux m’en croire !
Tourne, mon coeur,
Tourne, mon coeur.

 

Brises-gnomes et vents
Venus de nulle part.
Moustiques de la rose
Aux pétales en pyramides.
Vents alizés grandis
Parmi les rudes arbres,
Flûtes dans la bourrasque,
Laissez-moi !
De lourdes chaînes suivent
Mon souvenir,
Et l’oiseau est captif
Qui dessine le soir
Avec ses trilles.

 

Les choses qui s’en vont ne reviennent jamais.
Tout le monde le sait,
Et dans le peuple clair des vents
Il est vain de se plaindre.

 

N’est-ce pas, peuplier, doux maître de la brise ?
Il est vain de se plaindre !
Sans nulle haleine,
Tu peux m’en croire !
Tourne, mon coeur,
Tourne, mon coeur.

 

.

 

FEDERICO GARCIA LORCA

 

Juillet 1920

 

Fuente Vaqueros, Grenade.

.

Antichan_Girouette_1_gd

Commentaires
R
j'aime beaucoup ton blog, autant par le choix des textes que par les images choisies.<br /> françoise<br /> revelune<br /> blog : le coeur n'a pas de rides
Répondre
EMMILA GITANA
Pages
Tags
Derniers commentaires