QUI A DIT QUE MOURIR ETAIT PARTIR ?
On invente les mots pour cacher
quelque chose, pour ne pas se fourvoyer, dans le pire des cas pour se
sauver... parce que rêver dans cet Age du feu, prendre le chemin de
l’exil ou survivre, équivaut à une trahison.
Le poème nous dénonce.
La vérité a laissé des marques sur les visages. Qui a dit que mourir
était partir? Où sont tous ceux qui ont parachevé leur douleur? Jusqu’à
quand devrons-nous payer pour tout ce que nous avons fait à la nuit?
Nous
sommes sûrs du retour des inquisiteurs. Nous avons poussé la
dévastation si loin que ceux qui viendront devront créer un autre dieu
invisible pour pouvoir survivre.
L’imagination n’a pu nous guider.
Nous avons toujours combattu aux côtés de nos ennemis. Dans
l’indifférence, ou mêlés à leurs vains conflits, et seul un éloge
éclatant pourrait nous délivrer de leur monde précaire. Non pas celui de
la défaite.... De la victoire nul ne se sauve.
De la poésie au
désir, en passant par des drogues vidées de leurs rites, ou d’étranges
fétiches, ou de cruelles utopies encore, nous nous abandonnons avec
ardeur aux formes les plus diverses de l’auto-destruction.
La
connaissance n’a rien fait pour la vie. Ni la religion ni la prostituée
qui vend des présages.
La vérité n’est que dans la porte qui s’ouvre.
Dans une nuance, dans un brin d’herbe, dans une gorgée d’eau. Dans un
cri.
Être c’est chercher.
La poésie ou le désespoir nous ont
trouvé une couleur inconnue. Nous avons appris que le temps se niche
dans les miroirs et que semer c’est demander à la terre.
Mais tant
que nous n’aurons pas remplacé la semence nous n’aurons rien appris.
La
petite épée de la minuterie teint notre torse en rouge. Il ne faut
conjuguer le verbe mourir qu’à la première personne. Le temps pousse.
Je
sens qu’un autre vit mes rêves...
.
GONZALO MARQUEZ CRISTO
.