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EMMILA GITANA
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5 septembre 2010

L'ODEUR DE L'EAU

La paix, je la demande à ceux qui peuvent la donner
Comme si elle était leur propriété, leur chose
Elle qui n’est pas colombe, qui n’est pas tourterelle à nous ravir,
Mais simple objet du cœur régulier,
Mots partagés et partageables entre les hommes
Pour dire la faim, la soif, le pain, la poésie
La pluie dans le regard de ceux qui s’aiment
La haine.
La haine.
Ceux qui sont les maîtres de la paix sont aussi les maîtres de la haine
Petits seigneurs, grands seigneurs, grandes haines toujours.
L’acier est là qui est le métal gris-bleu
L’atome est là dont on fait mieux que ces compotes
Qu’on mange au petit déjeuner
Avec du beurre et des croissants
Les maîtres de la guerre et de la paix
Habitent au-dessus des nuages
Dans des Himalaya, des tours bancaires
Quelquefois ils nous voient,
Mais le plus souvent c’est leur haine qui regarde
Elle a les lunettes noires que l’on sait
Que veulent-ils ?
Laisser leur nom dans l’Histoire
À côté des Alexandre, des Cyrus, des Napoléon,
Hitler ne leur est pas étranger quoi qu’ils en disent
Après tout, les hommes c’est fait pour mourir
Ou, à défaut, pour qu’on les tue
Eux, à leur façon, qui est la bonne, sont les serviteurs d’un ordre
Le désordre, c’est l’affaire des chiens
- les hommes, c’est civilisé -
Alors à coups de bottes, à coups de canons et de bombes,
Remettons l’ordre partout où la vie a failli,
A coups de marguerites, le détraquer
À coups de marguerites et de doigts enlacés, de saveur de lumière,
Ce long silence qui s’installe sur les choses,
Sur chaque objet, sur la peau heureuse des lèvres,
Quand tout semble couler de source comme rivière
Dans un monde qui n’est pas bloqué,
Qui est même un peu ivre, qui va et vient, et qui respire…
Ô monde…
Avec la beauté de tes mers,
Tes latitudes, tes longitudes, tes continents
Tes hommes noirs, tes hommes blancs,
Tes hommes rouges, tes hommes jaunes, tes hommes bleus
Et la splendeur vivace de tes femmes pleines d’yeux et de seins,
D’ombres délicieuses et de jambes
Ô monde, avec tant de neige à tes sommets
Et tant de fruits dans tes vallées et dans tes plaines
Tant de blé, tant de riz précieux,
Si seulement on voulait laisser faire Gaïa la généreuse
Tant d’enfants, tant d’enfants et,
Pour des millions d’entre eux, tant de mouches
Ô monde,
Si tu voulais seulement épouiller le crâne chauve de ces pouilleux, ces dépouilleurs
Et leur glisser à l’oreille, comme dictée de libellule,
Un peu de ta si vieille sagesse
La paix, je la demande à tous ceux qui peuvent la donner
Ils ne sont pas nombreux après tout, les hommes violents et froids
Malgré les apparences,
Peut-être même ont-ils encore des souvenirs d’enfance,
Une mère aimée, un très vieux disque
Qu’ils ont écouté jadis longtemps, longtemps
Oh, que tous ces moments de mémoire
Viennent à eux avec un bouquet de violettes !
Ils se rappelleront alors les matinées de la rosée
L’odeur de l’eau et les fumées de l’aube sur la lune

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SALAH  STETIE

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rosee_matin

 

Commentaires
J
On dit que" les écrits restent" et c'est tant mieux . La preuve... ce texte....<br /> <br /> Joss pour Caroline
Répondre
EMMILA GITANA
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