JEAN-FRANÇOIS ROGER
D'un feu bref le jour s'éteint, épuisé d'images.
Guettant les gestes de l'hiver, un vent manouche frissonne encore parmi la lente
déclinaison des aulnes, les caducées du givre, emportant nos derniers oiseaux vers
la mer.
.
Dans l'âtre le bois se consume. Ta main douce et chaude tremble lentement dans la
mienne, tandis que nous regardons l'arbre se faire nuit, le drame du ciel et de la terre
recommencer.
.
Braconniers de tendresse nous inventons nos légendes à venir, la sève des heures
transparentes, les saisons de toujours. Nos baisers nus résonnent encore en nous comme
des gouttes de lumière.Très douce. Et c'est, entre les boisseaux du silence grégorien, qui,
simplement, s'installe, comme une voix chère qui s'éteint, à la façon d'une étoile dans le
cœur souple de la nuit...
.
JEAN-FRANÇOIS ROGER
.
Oeuvre Raphaëlle Zecchiero
http://numamonamour.over-blog.net