FEU L'APPARENCE...Extrait
Lancer des mots sans voiles
pour contrarier les vents.
Chercher comment leurs chants
exploitent les rumeurs en feuilletant les flots
comme de vieilles bibles
brûlent les escales superflues
alertent les bateaux perdus
excitent le bal des sirènes
raturent les nuages
faussent le jeu de cartes qu'étale le soleil
se prennent au filet des rencontres surprises.
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Et nous nous évadons
aveuglés à tirer sur de vivants reflets
et la corde des mots dont on a trop usé.
(...)
Chacun attend au bout de la lumière
le temps de mesurer son ombre.
..
On discute avec le soleil
histoire d'éclairer son chemin.
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Les arbres au bord de l'avenue
griffent le vent à son passage.
..
Les fenêtres ouvrent leurs secrets
sur un monde toujours prisonnier
d'habitudes intarissables.
..
Mais le bonheur reste discret
à bord d'un cœur hâtant le pas
vers un amour incorrigible.
..
On attend pour sauver sa foi
de dénoncer sous les faux jours
le tralala des apparences.
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Las de marcher, on évalue le chemin
à la mesure de sa fatigue
pour mieux comprendre la clarté
que vous déceme la lumière.
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JEAN-MARCEL LEFEBVRE
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Œuvre Henri Matisse