vendredi 10 septembre 2010

AGNES SCHNELL

    A quoi ça rime d'écrire tout le temps de saisir des étincelles et de se brûler les doigts ? On est à l'écoute de l'impalpable de la mouvance ou emporté par des élans qui laissent sans voix. Ça rime à quoi ? On n'ose toucher la cicatrice ou la fissure ou tout ce qui  ressemble aux faiblesses humaines. Ça rime à quoi d'écrire tout le temps contre l'oubli contre le nœud sans qu'un geste n'arrête la mécanique qui languit et se grippe ? Naît alors une danse une vague de mots une tempête de sons et de sens qui... [Lire la suite]
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jeudi 9 septembre 2010

DE L'INFIME A L'INFINI

  Quel est ce brusque désir de décrire les choses ? Est-ce pour les attacher ou pour s'en libérer ? C'est probablement un réflexe de citadin. Entièrement possédés par la ville, ses habitants veulent aussi posséder. En nommant les objets, ils agrandissent peut-être leur espace intérieur. Une façon de lutter contre l'obsolescence.            J'habite à la campagne. Je vois très peu les objets qui m'entourent. Je regarde le ciel, le sol, les arbres, les oiseaux. Le moindre pas d'insecte... [Lire la suite]
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jeudi 9 septembre 2010

L'USURE DU JARDIN....Extrait

le cœur est la troisième oreille c'est celle aussi de l'enfance celle qui entend dans la vieille maison  les chansons et les rires d'une autre viecomme une lumière d'étoile affleurant dans la nuitj’entends le front appuyé à des odeurs closesles mains cherchant la couleur des mursune rumeur d'arbres et de rivièresqu'on partageait à table avec le painquand la place du pauvre était videje devine les joies muettes et leur disparition dans l'usure du jardinalors je me reconnais fils de la rumeur et du retour des... [Lire la suite]
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mardi 7 septembre 2010

LOUP! A PAS DE LOUP...Extrait

Mi renard, mi automnemi effrayant, mi craintifj'ai passé les murailles de la nuitMi prairie, mi neigecaché en herbes hautesje regarde courir la peurLuimi dieu mi bêtebâton de mort à la mainil a tué le faon et la bichetué le bison                                                         Lui mi bête mi dieu il a tué le vent au souffle de fleuret la rivière qui chanteMi chasseur... [Lire la suite]
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mardi 7 septembre 2010

ACTUELLES - ECRITS POLITIQUES - ...Extrait

Combat, 12 octobre 1944On parle beaucoup d’ordre, en ce moment. C’est que l’ordre est une bonne chose et nous en avons beaucoup manqué.(…)Car l’ordre est aussi une notion obscure. Il en est de plusieurs sortes. Il y a celui qui continue de régner à Varsovie, il y a celui qui cache le désordre et celui, cher à Goethe, qui s’oppose à la justice. Il y a encore cet ordre supérieur des cœurs et des consciences qui s’appelle l’amour et cet ordre sanglant, où l’homme se nie lui-même, et qui prend ses pouvoirs dans la haine. Nous voudrions... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

L'ODEUR DE L'EAU

La paix, je la demande à ceux qui peuvent la donner Comme si elle était leur propriété, leur chose Elle qui n’est pas colombe, qui n’est pas tourterelle à nous ravir, Mais simple objet du cœur régulier, Mots partagés et partageables entre les hommes Pour dire la faim, la soif, le pain, la poésieLa pluie dans le regard de ceux qui s’aiment La haine. La haine. Ceux qui sont les maîtres de la paix sont aussi les maîtres de la haine Petits seigneurs, grands seigneurs, grandes haines toujours. L’acier est là qui est le métal gris-bleu... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

KSAR

Un ksar aux lignes de noblesse, Près du fleuve reptile effleuré par l'oiseau, Veille l'onde au fil des séguias, furtive et somptueuse hôtesse, Sous l'allusif murmure des roseaux. Un souffle daigne avec lenteur fréquenter les orges profondes: L'essor des palmes infléchies sur des hauts fûts Moire de larges ondes Leur semblance de vasque aux frissons de joyaux profus. Ce jardin clair-obscur longe d'ambre et de jade Un lieu de morts sans nom sous leur stèle ébauchée ; Bleu sombre, une femme à longs plis, vers l'affût rêveur... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

PREFACE A L'AMOUR

Si jamais, quand je serai mort, allumant ta lampe, tu vois La mer assise dans la chambre, Si jamais, quand soufflera le vent dans les ruelles, tu entends Mon pas s'arrêter à ta mémoire, Tu sauras Combien je t'aime de par le monde désolé Pour avoir demandé à ceux que nous aimions De te parler de moi. Tu seras morte aussi depuis longtemps et déjà seule dans une chambre de poussière où tout est gris. Dehors j'aurai rôdé comme faisait l'amour ouvrant les portes, et me voilà Entrant avec un bon soleil comme il en fait sur terre. J'aurai... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

VOYAGE A BARCELONE SUR LE BATEAU DE....

En prison, sur la pierre de la fontaine Yousouf l'Infortuné a dessiné son bateau. Un prisonnier qui boit à la fontaine Regarde la proue effilée du bateau Glisser sur des mers sans murs. Près de la fontaine un arbre tout blanc Un prunier. Ouvre encore une voile, Yousouf l'Infortuné Attire vers toi le port où tu vas Et arrache une branche au prunier Pour que les pigeons de la prison suivent ton sillage. Prends-moi aussi Yousouf Sur ton bateau. Mon bagage n'est pas lourd: Un livre, un cahier et une photo. Allons-nous-en,... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

JEAN-PIERRE METGE

Je me laissais glisser vers l'hiver tout me semblait facile je n'étais qu'un mendiant dessous les porches verts jamais tu n'aurais dû t'asseoir si près de moi Je sais bien tu as froid je le savais déjà à regarder tes yeux à deviner ta vie que tu le veuilles ou non que je le veuille ou non tu danses dans mes nuits mes jours deviennent nuits pour rêver plus longtemps et je nage éveillé dans ton visage-pluie Je ne dirai plus rien et pas même ton nom mais ne vas pas trop loin surtout ne dis pas non et reste donc... [Lire la suite]
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