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EMMILA GITANA
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5 octobre 2010

LES ANGES DE LA PLEINE LUNE

 

À la Fontaine lumineuse
on joue un quatuor de Mozart
dont le motif de l’andante
me met au cœur un chant vaudou
et je m’en vais en sifflotant pour mon Pays
cet air Congo
cet air si beau à quatre voix.
 
En cours de route j’ai trouvé
deux compagnons de clair de lune
et bras dessus et bras dessous
nous arpentons de long en large
tout le Boulevard Harry Truman
Moi je préfère assurément
BOULEVARD DES AMOUREUX
mais n’étant point de la Commune
je ne saurais légalement
baptiser les rues de ma ville.
 
Nous sommes trois sur le Boulevard
trois Poètes dans la nuit claire,
chantant gaiement sous les étoiles
avec l’espoir que le Pays
nous prêtera sa voix de basse
Mais dans la nuit rien qu’un sanglot
pur comme un râle de vaccine
et qui s’élève à chaque pas
sur le Boulevard Harry Truman
 
Nous avons dit le flamboyant
la fleur soleil comme un symbole
l’hibiscus et le laurier rose
fleurissant le Parc des Héros
À l’oreille des feuilles vertes
dans les cannaies de Léogâne
là où régnait notre Fleur d’or
nous avons transmis notre appel
 
Le Pays n’a pas répondu
Mais dans la nuit rien qu’un sanglot
pur comme un râle de vaccine
et qui s’élève à chaque pas
sur le Boulevard Harry Truman
 
Nous sommes trois sur le Boulevard
trois poètes dans la nuit claire
et nous allons toujours chantant
le beau Pays assassiné
par sept éclats de Lucifer
et dans nos chants de temps à autre
quand la lune est rousse et bien ronde
nous glissons sans qu’on l’aperçoive
un message aux morts d’autrefois
car c’est le rôle du poète
de susciter quand il le faut
les anges de la pleine lune
Mais dans la nuit rien qu’un sanglot
pur comme un râle de vaccine
et qui s’élève à chaque pas
sur le Boulevard Harry Truman
 
Quand nos anges sauront chanter
après les pleurs et les douleurs
des vieillards et des impotents
on entendra monter le chant
qui séchera toutes tes larmes
ô mon beau Pays sans écho
On entendra monter le chant
des enfants qui auront seize ans
à la prochaine pleine lune
 
Même si je dors sous la terre
leur chanson saura me rejoindre
et je dirai dans un poème
que j’écrirai avec mes os
sur le BOULEVARD DES AMOUREUX :
Mon beau Pays ? Pas mort ! Pas mort !

.

 

ANTHONY PHELPS

.

 

 

67258

 

                         Oeuvre Jimmy Robert Léger                       

   

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