JEAN-VINCENT VERDONNET
Dans la houle de ses herbages
tu regardes fuir la prairie
qui chaque jour t'emmène un peu
*
Encore un jour pour écouter
battre inquiet le cœur du monde
dans cette gorge minuscule
à la cime du peuplier
questionnant en vain l'immense
*
La barque et le lac font la sieste
Le ciel en équilibre instable
se déleste de sa clarté
*
La fumée emprunte au silence
la douceur de ses mélodies
Jamais lassé le ciel écoute
*
Infatigable petit merle
des plus anciens jours de l'enfance
tu es revenu enchanter
l'âme pensive du vieil homme
qu'un souffle fera frissonner
ou ce nuage
qui interroge
été ton ciel énigmatique
ne se confiant qu'aux fontaines
*
Jardin d'été du presbytère
Le vieux curé s'est assoupi
laissant son bréviaire aux abeilles
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JEAN-VINCENT VERDONNET
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