LE FIGUIER
Et le poids de son ombre sur tes cils
Et le bourdonnement touffu des insectes à tes oreilles
Et la saveur singulière de son suc
Dans ta mémoire
Le figuier
Ses feuilles parures t’ont caché
Dans tes jeux jadis
Ses branches luisantes comme des cuisses de négresse
T’ont bercé
Et son tronc pachyderme
A protégé l’enfant
Des guerriers cruels de ses rêves éveillés
Le figuier
Est toujours là-bas
Puissant mémorial
Du bonheur enfui
Sémaphore tranquille
De l’exil.
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JACQUES GAUTRAND
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