Brigade de réparation à la fabrique des citoyens soumis
Les libéraux graissent
La machine à briser les hommes avec du saindoux de cerveau
Ils huilent le portail qui conduit au passé
Avec leurs insipides jus d’avenir, chaque jour
Ils ravaudent la société déchirée
Mais le soir, ils se remettent
De ce travail en écoutant mes chansons
Même dans une gueule de menteur, le pain ne se transforme pas en pierre
Dans le verre des tartuffes, le vin ne tourne pas au vinaigre
Ceux qui froncent leurs nez enluminés
Cachés sous le froc sali de la révolution
Ceux qui prononcent des paroles dures et pures
Dans leur lit, sous la couverture
Ceux dont la poire est molle, véreuse
Et tombée : les libéraux, ces fruits talés
De l’histoire, les libéraux
bouffent mon cri
, fredonnent ma tristesse
font des croquettes de mon espoir
Que faire, camarades ? Me faudrait-il sur le champ
mettre des pierres au four ?
Pressurer du vinaigre ?
Ou bien sur le champ
me taire ?
.
WOLF BIERMANN
.
Oeuvre Christophe Miralles