ANDREE CHEDID....HOMMAGE
« Je relève d’un pays où personne ne règne. Un pays sans fanion, sans amarres. Le Nil à mes yeux contient tous les fleuves. (…) Je n’éprouve pas et je n’ai jamais ressenti le besoin d’un dessein final, la soif d’une certitude, cette passion terrible des hommes pour les vérités intangibles, et auxquelles ils sacrifient tout. Au contraire, j’aime le mystère de la condition humaine, l’énigme est le langage même de la vie et je me suis toujours vécue de passage dans ce mouvement. C’est comme ce fleuve, qui ne s’arrête pour personne et qui continue sa route. »
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ANDREE CHEDID
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Andrée Chedid
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Sachant qu'elle nous sera ôtée,
Je m'émerveille de croire en notre saison,
Et que nos cœurs chaque fois
Refusent l'ultime naufrage.
Que demain puisse compter,
Quand tout est abandon ;
Que nous savons ensemble.
Égarés et lucides,
Ardents et quotidiens,
Et que l'amour demeure après le discrédit.
Je m'émerveille du rêve qui sonde l'avenir,
Des soifs que rien ne désaltère.
Que nous soyons chasseurs et gibiers à la fois,
Gladiateurs d'infini et captifs d'un mirage.
Les dés étant formels et la mort souveraine,
Je m'émerveille de croire en notre saison.
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ANDRÉE CHEDID
" Double-Pays" (Extrait)