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EMMILA GITANA
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10 février 2011

PRESQUE NUIT...Extrait

 

Et de grands papillons sont tombés dans la mort

Dans les défroissements de l'origine

Ils ont des yeux pour regarder la mort

Pour regarder le feu et les sommeils

Cela qui fait de la violence de leurs ailes
Soleil et nuit dans le multiple songe

De ces jardins incendiés d'oubli

.

Un homme est traversé par des couleurs

Et je le vois dormir dans sa paix retenue

Au-dessus de sa vie est le plus sobre ciel

Avec l'enfant de l'araignée pour tout recoudre

Musique et dispersion de ces pollens sonores

Qui deviendront nuage et rage de l'esprit

Contre cela qui tend sa main réelle

Comme une barque immense de l'esprit

Brûle et se tait

.

Papillons de joie pure

Papillons de substance

Le grand désir de vos corolles vous dévêt

Comme seront dans le miroir les ombres filles

Dénudées par les arbres

Et remirant leur feu à des feux de prairie

.

Les papillons sont les témoins de la substance

Voilée de plis et de replis ô corps d'amour
Les sources de ta vie sont dressées dans les branches

Et c'est champ d'asphodèles
Sous la lumière écartelée reprise

Dans les surgissements et les débris

Ce qui va ce qui vient

C'est toi Cœur et c'est battements de ce cœur

.

 

Il y a dans la saison d'été d'autres prairies

Que les prairies prêtées à la lumière

L'argile en toi est la saison de mort

Sur qui s'étend, en ombre noire, un frais nuage

Aux mille éclairs de papillons, aux lampes nulles,

Et la lumière aussi est feu d'exil

.


Ô papillons voici pour nous le temps et l'heure

Refermez vos amours, rouvrons notre souci

Sur ce qui est grisaille et longue cendre

Dans ce pays qui n'a de vérité qu'instable

Avec l'immensité des arbres, les rivières

Et le cou des jeunes collines, les enfants

Ayant dormi dans les rosées vieillies

.


J'irai jusqu'à l'ultime porte du désir

Avec les liserons bleuis d'une pensée

Debout dans les immaculés du temps

Cet air dehors qui tremble aux interstices

Comme une perle est un soleil tranquille

Au-dessus des liquidités d'un lac

Lui-même obscur et vaporeux déjà

Sur lui est la cérémonie promise

De deux insectes

.

.

.

SALAH  STETIE

.

.

.

 

etoiles_desert

.

 

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