SEULE ENFANCE ET AUTRES POEMES...Extrait
Par -dessus les murs, le ciel
et le jardin tant de fois revu en rêve,
le poirier n'abrite plus personne
et l'échelle a été enlevée il y a longtemps.
Comme un mandala vide, la pelouse,
s'y tenir au centre c'est tomber dans un puits
qui traverse le temps.
Transposer cette chute en distance franchissable,
c'est restituer la présence absente,
renaître au sourire mortel de l'amour,
d'en bas je vois le cercle pâle du jour.
(....)
Je ne veux plus marcher dans
les chemins creux, ni sur les
routes escarpées. Il me faut
un dallage lisse pour que la
maigre coulée de ma tête ne se
perde pas en écume contre les
cailloux de hasard.
.
(.....)
Il y a un monde créé par le souffle des sensations,
de parfums et de lueurs trouvés au bout de longs
couloirs raccourcis dans l'instant.
.
Un monde où nous nous éveillons autres en nous -
mêmes, la certitude d'un rêve arraché colorant encore
nos yeux de jour.
.
Un pays sans profondeur où les choses déversent
sur nous comme des vagues, nous laissant un corps
d'écume.
.
Ce sont les oiseaux qui gardent l'accès, le ciel est
un bruit d'ailes, la terre, un pied nu dans l'herbe.
Nous connaissons le proche d'un lointain infini.
.
HEATHER DOHOLLAU
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Œuvre Claude Monet