AQUARELLEES...Extrait
D'abord le silence où la chute d'une pomme
Déplace le chant des oiseaux
S'infiltrant avec l'air par les fenêtres mal jointes
Car personne ne peut tisser dans sa tête
Des nombres absents sans que les eaux de dehors
Ne le prennent léger pour un présent voyage
Et aux jours de fête le souffle du soleil
Peut tendre les voiles pour une traversée soudaine
Où hors de lui le voyageur frôle les voix
Seul dans ses liens étroits contre le mât
.
Car c'est le poème qui m'a trouvé
L'entrée du poème
...Et la maison a bâti l'absence
Habitable de ses murs
Nous sommes où nous sommes si peu
Duvet du nid qui tremble
Là où tout arbre
Brosse de ses feuilles le ciel
.
Les yeux s'habillent de lumière pour voir
Leur propre obscurité
Une porte a l'ouverture d'une page du livre
Les mots dans l'épaisseur fleurissent plus loin
Mais leur graine retombe dans l'espace du corps
.
Ce matin sur le mur de la chambre
Est posée la haute note jaune
D'un nouveau soleil
Nous naissons chaque jour autre à nous-même
Mais tous nous reconnaissent
.
Une maison, oui
Mais ouvrons grandes les fenêtres
Sur d'autres paysages
Où les vieux arbres du jardin
Boivent de toutes leurs feuilles
Un vin de l'aube
Et les jours sont longs
De l'or réfléchi
Des soirs à venir
.
Les jours de pluie le poids du chat
Est plus lourd sur mon bras
La lumière est pâle et si les oiseaux chantent
Les notes éparses s'attaquant à la distance
Sont happées par le vide entre les arbres
Sans le liant du soleil les choses retombent
Loin en elles-mêmes et comme du fond d'un puits
Renvoient un bruit de chute par le cercle des murs
Et par quelle corde se hisser jusqu'au bleu ?
.
Je cherchais le réel
Hors la fuite des heures
Les lieux du mirage
Mais ce fut le cercle
Instable du présent
Qui livrait le monde
Ce fruit de l'air
.
HEATHER DOHOLLAU
.