ARMEN...Extrait
Pourrai-je dormir avant minuit ? Le vent appuie à la fenêtre. La lampe est à nouveau lointaine. Pour approcher, il faudra aller au bout de la sécheresse. Ne retenir de soi que le tremblement extrême.[...]
Mais aux pires moments je sais que rien au monde ne pourrait m'obliger à partir. Quelque chose ne se dément pas : L'impression que je suis ici à ma place exacte. Pour le reste l'incertitude, qui me mène désormais si droitement, ne s'empâte pas de mots inutiles, ne se laisse pas séduire. je ne cesse d'en sentir l'aiguille. Tout est sûrement plus simple que je le crois. Il faut dormir. Souffler la lampe.
(...)
Il y a une chose dont je suis sûr : cette lumière connue dans l'enfance, pour la retrouver maintenant, il faut s'appliquer tous les jours à vivre dans la plus grande incertitude.
(...)
Il y a des mots qui se mettent à flamber dans la nuit. Au matin souvent je les retrouve en cendres. Quels mots faut-il inventer, qui flambent à chaque fois qu'on les regarde ?
(...)
La dure liberté des vents. Nul n'est plus nu que lui.
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JEAN-PIERRE ABRAHAM
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Ar-Men