COURBE DE CALLYGRAPHIE SILENCIEUSE...Extrait
Je n’ai pas attendu que tu viennes
Je croyais que c’était le temps de ma nuit
Et puis tu as trié le ciel
Sur la trace légère de quelques oiseaux
Il y a toujours ce noir profond
Quelque chose qui ne fait que grandir
Dans la simplicité des pierres
L’herbe coupée
Recouvre la terre
De son compost
En dessous déjà naît la reverdie
La mousse posée sur les limons des toits
Le noisetier un peu plus haut
Touche quelques nuages
Une cheminée de brique rose
S’accorde avec le silence
L’odeur de poussière
La paille restée chaude
Comme déposée par le blé
Il reste cette belle odeur des greniers
Et toutes ces choses offertes
Qui n’ont plus lieu
Maintenant ce qui reste
Après avoir tenu le ciel
Dans nos mains nues
C’est juste ce que j’aime
Les chemins de traverse
Les garennes, les pierres pleines
Les greniers chauds
Au ventre de la paille
L’odeur des poutres et des combles
Donne envie de paresser
En face de la lucarne du ciel
Le liséré de lumière posé
Sur la pierre émaillée
D’éclats de briques
Passe entre les persiennes
Tiré comme à la corde
le trait de lumière
Eclaire la pierre
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BEATRICE BONHOMME
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