22 mai 2011
JE SUIS...Extrait
J’écris pour le peuple bien qu’il ne puisse
lire ma poésie avec ses yeux ruraux.
L’instant viendra où une ligne, l’air
qui bouleverse ma vie, parviendra à leurs oreilles,
alors le simple laboureur lèvera les yeux,
le mineur sourira en cassant les pierres,
l’ouvrier de la pelle se lavera le front,
le pêcheur verra mieux l’éclat palpitant
d’un poisson qui lui brûlera les mains,
le mécanicien, propre, à peine lavé, plein
des parfums du savon regardera mes poèmes,
et ils diront peut-être : « C’était un camarade. »
Cela suffit, c’est la couronne que je désire.
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PABLO NERUDA
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Pablo Neruda
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