PIERRE REVERDY
Pour éviter l'écueil qui se tient en arrière
Qui me suit
Qui attend le pas définitif
Pour éviter de jamais revenir en arrière
Sur le flanc de l'amour qui glisse sans mourir
Cet amour qui se dégage mal de tes viscères
Ces regards qui n'ont plus ni rime ni raison
Et ce portrait de toi que je voudrais refaire
Tendre cruel vivant dans l'ombre sans passion
Ce regard qui se perd dans la nuit jalouse
Ce regard plein des pointes de feu de la jalousie
Dans la robe du soir dont se pare la terre
Au moment où tu sors
Loin dans le désespoir
J'aurai le visage enfoui dans la glace
Le coeur percé des mille feux du souvenir
L'écueil de l'avenir et de la mort en arrière
Et ton sourire trop léger
Une barrière
De toi à moi
Les paroles libres
Les gestes retenus
Des mains ailées qui avançaient pour tout ouvrir
Alors dans la trame serrée livide se découvre
La blessure inouïe dont je voudrais guérir
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PIERRE REVERDY
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