30 mai 2011
AUX BRIGADES INTERNATIONALES
Vous êtes venus de très loin... Pourtant, cette distance
Qu’est-elle pour votre sang, qui chante sans frontières ?
Nécessaire, la mort chaque jour vous appelle.
De ce pays, de l’autre, du grand, du petit,
De celui dont on devine à peine le ton pâle sur la carte,
Avec les racines communes d’un rêve commun,
Anonymes — rien d’autre — en parlant vous êtes venus.
Vous ne connaissez même pas la couleur de ces murs
Que votre parole donnée, infranchissable, fortifie.
Ce sol qui vous enterre, vous le défendez, fermes,
A coups de feu avec la mort en tenue de bataille.
Restez : ainsi l’exigent les arbres, les plaines
Les minuscules feux de cette clarté qui ravive
Un unanime sentiment qui agite la mer :
Frères ! Madrid à votre nom grandit et s’illumine.
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RAFAEL ALBERTI
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