16 juillet 2011
TARJEI VESAAS
L'enfant devait chevaucher
à travers le bois enneigé
avant de savoir dire
un mot humain.
Le bois le savait
et devenait
un unique océan
d'écoute.
Par une suite de jours de mauvais temps,
la congère s'était amassée. Muette, épaisse.
Tempête grondante, bourrasque de neige.
Mais mille choses se passèrent.
Clic-clic, parole de congère, que nul n'entendait
sinon les élus
dans le bois.
La congère s'affaissait en cliquetis minuscules,
en petites secousses imperceptibles.
Les oreilles qui les comprenaient
s'en saisirent.
Alors vint le nouvel enfant à cheval
à travers l'océan hors d'haleine du bois.
A cette grande heure,
tout n'était qu'écoute
L'enfant sait tout.
Les hautes voûtes de son esprit sont ouvertes :
il peut recevoir.
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TARJEI VESAAS
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