Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet
Je me châtrai de ma patrie* d’encre et de sève
Sans où et sans rien dans ce Sud
Exilée de l’écho de mon alpha
Je suis un suicide de métaphores
Une lettre aveugle un verbe sans racine

 

La pleine lune maternelle se trompa de route
Et me donna le jour en cette terre australe
Je suis un faux-pas de la Nature


Après chaque voyage
Dévêtue de ma peau temple sans Dieu
Dans la vapeur oxydée d’une ombre
J’écris sur des esquilles de l’enfer
Du sang bénit gicle de mes mains
Mais elles brûlent. Pas de cendres, que du feu
Je suis le gémissement de la Terre en rut
Implorant la pluie virile de ma patrie*


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CRISTINA CASTELLO

* en français dans le texte

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REDON10

Oeuvre Odilon Redon

Sur

http://terresdefemmes.blogs.com/anthologie_potique/39-cristina-castello-bajamar.html