Con tijeras me corté del alfabeto Me castré de ma patrie de tinta y savia Sin que adónde y sin que nada en este Sur Exiliada del eco de mi alfa Soy un suicidio de metáforas Una letra ciega un verbo sin raíz
El plenilunio materno erró su itinerario Y me alumbró en esta tierra austral Soy un desliz de la Natura
Después de cada viaje Desvestida de... [Lire la suite]
Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet Je me châtrai de ma patrie* d’encre et de sève Sans où et sans rien dans ce Sud Exilée de l’écho de mon alpha Je suis un suicide de métaphores Une lettre aveugle un verbe sans racine
La pleine lune maternelle se trompa de route Et me donna le jour en cette terre australe Je suis un faux-pas de la Nature
Après chaque voyage Dévêtue de ma peau temple sans Dieu Dans la vapeur oxydée d’une ombre J’écris sur des esquilles de l’enfer Du sang bénit gicle de mes mains Mais elles brûlent. Pas... [Lire la suite]
Era mi voz antigua ignorante de los densos jugos amargos. La adivino lamiendo mis pies bajo los frágiles helechos mojados.
¡Ay voz antigua de mi amor, ay voz de mi verdad, ay voz de mi abierto costado, cuando todas las rosas manaban de mi lengua y el césped no conocía la impasible dentadura del caballo!
Estás aquí bebiendo mi sangre, bebiendo mi humor de niño pesado, mientras mis ojos se quiebran en el viento con el aluminio y las voces de los borrachos.
Déjame pasar la puerta donde Eva come hormigas y Adán fecunda peces... [Lire la suite]
[...] Je veux pleurer parce que j’en ai envie comme pleurent les enfants du dernier banc, parce que je ne suis homme, poète ni feuille, mais pulsation blessée qui sonde les choses de l’autre côté. Je veux pleurer en disant mon nom, rose, enfant et sapin au bord de ce lac, pour dire ma vérité d’homme de sang en tuant en moi la raillerie et la suggestion du mot. [...]
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FEDERICO GARCIA LORCA
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La blancheur – couleur d’absence de couleur – est tellement agressive que, pour être lus, les vocables l’attaquent de front, syllabe après syllabe, lettre après lettre ; jamais collectivement mais isolément. « Stratégie de l’écriture » disait-il. Violence de la page blanche, d’autant moins maîtrisable qu’elle est silencieuse. La résistance du livre en est chaque fois ébranlée. Toute naissance rompt un silence originel contre lequel elle luttera jusqu’à la mort. L’éternité... [Lire la suite]