
Toujours, encore, demain, ces mots de peu de rien, jetés en passant, nous débordent. Ils amassent dans les marges de nos vies un sable lisse et sans usage auquel nul ne prête attention jusqu’à ce que le cœur soudain batte de l’aile et commence à compter ses pas quand tout est dit, tout et qu’il n’y a plus qu’à tirer la porte, mais la porte résiste et grince comme la mémoire devant une montagne d’oublis, ce tas de sable,
de silence qui prend toute la place et qui crie.
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GUY GOFFETTE
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Photographie Ernst Haas