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EMMILA GITANA
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27 septembre 2011

VISAGE D'EMBOUCHURES

Un jour où je t'aimais plus que d'habitude
j'ai ramassé au fond du fleuve
les cheveux les algues les vivantes
les noires
les processions d'ancètres qui pendent à nos cous
les mères de nos mères
les belles les femmes aux hanches brunes
sirènes en plomb
qui nagent un piano attaché au pied

leurs ailes qui vont d'un bout du ciel à l'autre
couvrent à peine leur sexes dorés
quelque chose ici te ressemble
-ta densité qui brille en portes-
ici s'évasent des deltas perméables

un jour où je t'aimais plus que d'habitude
une après-midi sur cette motte de terre dérèglée
la main de jour parle à la main de nuit
-elle aussi pense à toi-
lumière de coquille noire
nos mains en spatule en bouche en cuiller

ce qu'on recueille alors dans sa paume
flacon de graines adoptées
c'est le sang en poussière neuve
c'est la terre qui se fragmente en ouvrant les bras

ici
sur la plage
-elle aussi pense à toi-
des enfants sans cheveux
sans robe sans luminaires sans esclaves
se sont coiffés d' îles
pour continuer à courir

un jour où je t'aimais plus que d'habitude
j'ai ramassé le visage d'embouchures
un jour où je t'aimais plus que d'habitude
j'ai ramassé au fond du fleuve
les cheveux les algues les vivantes
les noires
les processions d'ancètres qui pendent à nos cous
les mères de nos mères
les belles les femmes aux hanches brunes
sirènes en plomb
qui nagent un piano attaché au pied

leurs ailes qui vont d'un bout du ciel à l'autre
couvrent à peine leur sexes dorés
quelque chose ici te ressemble
-ta densité qui brille en portes-
ici s'évasent des deltas perméables

un jour où je t'aimais plus que d'habitude
une après-midi sur cette motte de terre dérèglée
la main de jour parle à la main de nuit
-elle aussi pense à toi-
lumière de coquille noire
nos mains en spatule en bouche en cuiller

ce qu'on recueille alors dans sa paume
flacon de graines adoptées
c'est le sang en poussière neuve
c'est la terre qui se fragmente en ouvrant les bras

ici
sur la plage
-elle aussi pense à toi-
des enfants sans cheveux
sans robe sans luminaires sans esclaves
se sont coiffés d' îles
pour continuer à courir

un jour où je t'aimais plus que d'habitude
j'ai ramassé le visage d'embouchures

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STEPHANE MELIADE

.

Lembouchure_de_lOstriconi_sur_la_plage_du_mme_nom_a_lentree_du_desert_des_Agriates_a19573036


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