Ce château m'appartient ce soir jusqu'à la gorge
Mon cri nourrit la nuit tournante des couloirs
Et les grands escaliers que mes pas interrogent
Et l'ombre d'un passé qui voûte le miroir
J'ai refermé sans bruit les ailes des horloges
Et décousu tout un réseau de portes vierges
De mémoire
Mon souffle aiguise une épée morte
Et mon regard
Ouvre un bal sous la peau d'un crime par hasard
Tous les tableaux que je rencontre me ressemblent
Toutes les rondes que j'allume tournent court
Pourtant je puis ici filer le feu
Et tout ensemble
Comme on garde le lit je puis garder la tour
Des eaux remuent sous les paupières de la cendre
C'est un étang
Que j'aimerais ne pas trahir avant le jour
Il portera le même nom que moi les nuits d'orage
Puisqu'il surgit du même sang
Du même amour
Je convoite l'étang mais je garde la tour
Il ne réglera plus les jeux de ton visage
Sur le vol des canards sauvages
Voyez il a changé de cygne entre deux pages
Pour troubler la face du jour.
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ANGELE VANNIER
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Oeuvre Moki Mioke