9 novembre 2011
CASIDA DES COLOMBES OBSCURES
Sur les branches du laurier
J’ ai vu deux colombes obscures
L’ une était le soleil
L’ autre, la lune.
"Mes petites voisines, leur dis-je,
où est donc ma sépulture ?"
"Dans ma traîne, dit le soleil
Dans ma gorge, dit la lune;"
Et moi qui cheminais
Avec la terre à la ceinture
J’ ai vu deux aigles de neige
Et une fille nue
L’ une était l’ autre
Et la fille n’ était personne
"Mes petits aigles, leur dis-je,
où est donc ma sépulture ?"
"Dans ma traîne, dit le soleil
dans ma gorge, a dit la lune."
Sur les branches du laurier
J’ ai vu deux colombes nues.
L’ une était l’ autre
Et les deux n’ étaient aucune.
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FEDERICO GARCIA LORCA
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