13 novembre 2011
CICATRICES DU SOLEIL
(...)
Toi qui ne sais pas lire
tiens mes poèmes
tiens mes livres
fais-en un feu pour réchauffer tes solitudes
que chaque mot alimente ta braise
que chaque souffle dure dans le ciel qui s'ouvre
Toi qui ne sais pas écrire
que ton corps et ton sang me compte l'histoire du pays
parle
Serait-ce illusion de l'arc-en-ciel
que d'être de toi
de ce corps qu'on mutile
Je lirai les livres à l'envers
pour mieux lire un champs de fleurs sur ton visage
Je parlerai la langue du bois et de la terre
pour entrer dans la foule qui se soulève
Je débarquerai dans les blessures de ta mémoire
et j'habiterai ton corps qui se tait
Nous dirons ensemble le printemps aux enfants des
terrains vagues
(...)
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TAHAR BEN JELLOUN
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