ODE A LA BLANCHEUR
Je ne veux pas mourir comme on meurt en novembre
avec ce rien de nuit qui nous remplit les yeux
et cette fin du monde au bout de nos regards
quand le souffle pesant qui trahit notre pose
une dernière fois nous déçoit de silence
et qu'il faut vérifier le visage des hommes
pour voir si la douleur les touche de profil
et s'aveugler enfin dans son âme à jamais
Or je ne veux point vivre en amont de ma vie
ni prier le soleil d'un surcroit de lumière
tel ce mime de moi cassé dans ses genoux
qui demeure la proie d'un pays de passage
où tout est périmé hormis le temps qui passe
Je ne veux que finir dans un coin de la nuit
sans un arrêt de cœur en guise de contrat
et comme chaque mot me change le décor
à même le sommeil qui me tient clandestin
je veux tomber d'un cri si je meurs en novembre
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JUAN GARCIA
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