Et soudain l’orage berceau frémissant
Exorcise notre arc-en-ciel exsangue
Nous prophétise des paradis immédiats
Berce notre jouissance mise en charpie
Émiette les angoisses tissées sous la neige
Et nous retourne des alchimies sans échardes
Ce n’est pas la fin, me chuchote la tourmente
C’est la route, l'itinéraire, vigile, origine
La vie succombe sans nous
Sans nous la mort exulte
L’orage furtif nous efface soudain le désert
Et nous chuchote la mer au téléphone,
Nous délivre de l’instant excommunié
Nous envoute, nous ravive, nous rassemble
Mon espérance
Le clavier de mes cuisses attend tes adagios
Accroupie sur tes hanches mon être te danse
Arpente tes vallées, escalade la pointe ultime de ton corps
Et l’Univers danse dans une meute de violons révoltés
Je ne veux pas t’embaumer tu ne veux pas me vampiriser
Nous sommes libres et célébrons l’infini de l’instant
Nous ne nous élisons pas, nous n'avons pas décidé
Debussy nous enfante dans Jardins sous la pluie
La vie unit nos racines
Et le mystère nous incarne en son âme
Chair de sa chair incendiée
Nous ne sommes ni pour un jour ni pour une heure
Nous sommes pour Jamais et Toujours
Maintenant plus d’orchidées creuses d'absence
Le silence est un florilège de poèmes qui chantent
Et dansent notre irrationnelle soif Céleste
En constellations de dauphins complices
Qui éclairent l’enfance de Dieu.
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CRISTINA CASTELLO
Traduction Dom Corrieras
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Oeuvre Théodore Géricault