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EMMILA GITANA
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15 mars 2012

TOUJOURS CETTE IMAGE...

Toujours cette image de la main et du front,

de l'écrit rendu à la pensée

 

Tel l'oiseau dans le nid, ma tête est dans ma main.

L'arbre resterait à célébrer, si le désert n'était partout.

 

Immortels pour la mort. Le sable est notre part insensée d'héritage.

Puisse cette main où l'esprit s'est blotti, être pleine de semences.

Demain est un autre terme.

 

Saviez-vous que nos ongles autrefois furent des larmes ?

Nous grattons les murs avec nos pleurs durcis comme nos cœurs-enfants.

 

Il ne peut y avoir de sauvetage

quand le sang a noyé le monde. Nous ne disposons que de nos bras

pour rejoindre, à la nage, la mort

 

(Au-delà des mers, au-dessus des crêtes, minuscule planète non identifiée,

mains urnes, rondes mains comblées, échappées à la pesanteur.)

 

Lorsque la mémoire nous sera rendue, l'amour connaîtra-t-il enfin son âge ?

 

Bonheur d'un vieux secret partagé.

À l'univers s'accroche encore l'espérance du premier vocable ; à la main,

la page froissée.

 

Il n'y a de temps que pour l'éveil.

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EDMOND JABES

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chard

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