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EMMILA GITANA
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30 juin 2012

TOI, L'OBSIDIENNE

A Caroline Ortoli

 

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J’aime ton éclat vitreux, hyalin, la noire, la silicieuse, issue d’une lave acide, la rhyolite. — Ô toi, sœur de la basaltique ! Merci à toi aussi le Romain Obsius, de l’avoir trouvée ! Noire ainsi que l’Éthiopienne et son café. Grâce à tes éclats,  à ta cassure conchoïdale, à ta dureté tranchante, tu es devenue une arme, la flèche de l’homme préhistorique, avec ses racloirs et couteaux effilés, ses fers de lance. — Toi, pierre de feu !

 

Extraordinaire est ta singulière beauté, quand par les doigts des plus habiles artisans, taillée, tu brilles et tu rayes jusqu’au verre. Ta force magique ouvre et ferme les chairs. — Ne chasses-tu pas jusqu’aux mauvais esprits ? — Fille de la Nuit, du royaume des morts rejaillie, tu sembles froide au toucher, mais rien ne pourra faire oublier, avec le feu, ta parenté.

 

— Le feu, rien que feu, n’est-ce pas ? rouscailles-tu en écho. De quelles noces as-tu été témoin, au cœur des entrailles de la Terre ? Combien de sang as-tu vu couler lors des sacrifices ? — Es-tu réelle ou imaginaire, telle la Tête d’obsidienne ? Quel homme-volcan aurait eu pareil crâne de verre ? Ah ! quel sang boirai-je au verre de ce volcan d’où tu naquis ?     — À quel vin les dieux se sont-ils abreuvés jusqu’au point d’en perdre la tête ? Ont-ils étanché leur soif jusqu’à ne laisser que — cette énigmatique écume de volcan. — L’ongle satanique !

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SERGE VENTURINI

 

 

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OBSIDIENNE

 

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