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EMMILA GITANA
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5 août 2012

SUR LE SOUFFLE, AU DESSUS

Un plus, sur les côtés, sur le souffle, sur le devant, entre les dents, au dessus de la langue, dans un flot, un flot de paroles. La chose et son mystère, le grand et le puissant, le souffle se déplace et frappe dans le nez, dans le nez, entre les dents, au dessus de la langue, des flots, des flots
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Des paroles à perdre, des notes à égrener, de la musique à faire avant, avant la fatigue, la peur est partie, elle est éloignée, elle est souvenir et fossile, et partie dans l’eau noire, dans le remous, dans le flot, perdue, perdue, éloignée, il reste trace et mémoire, salive à la langue et tout plus descendu.
Au plus bas, la chair se repose, le sourire est un arc, il tend toute flèche entre les mots, pour les paroles, pour le murmure, pour le baiser, une caresse, un coup de vent brise le souffle, et apaise en avant, avant, l’orage. Il viendra, il sera, et tous le connaîtront, la lumière à la chair est posée. 
Autour le souffle et la musique, les paroles mots sur mots et souffle ajouté et souffle retenu, et arc suspendu à la naissance, dans le nez, sur la langue, dans la sente qui monte, on le retient, on le soutient, sur le montant la chair est en mouvement, en paroles, en pensées, pour la route.
Une ligne et des phrases, pour voir clair, paroles et mouvements, les pas tendus et précis, le souffle est posé sur la route, la marche au chemin, le souffle détendu, retendu. On monte, on descend, on se cabre, on avance, on invente et on veut tout, tout arrive, on a attendu et on veut une ligne claire. 
Tendue la corde à sauter haut pour se connaître. Le souffle est posé, la parole est de chair, le souffle est tendu, tout commence, tout achève, une pression, comme un tourment de chair, une vague tendue, une largeur à l’intérieur, sous les dents, sur les mots, la détente en est son  commencement. 
La détente, le fruit posé en rond, au fond, la gorge est ouverte, le souffle est retenu, tout est rond, une voix posée sur le souffle, une voix au dessus du caillou, au dessus de la chair, au dessus de la peur, tout est posé souverainement, tout est calme et le repos lance la marche, et sa tension. 
D’un peu plus loin, d’une étendue sauvage, d’une herbe venue sèche, d’une histoire toute du haut et d’une pièce, venue du plus, de la nuit, du temps oublié, de la peur éloignée, d’un silence lourd et fort avant l’orage. Une histoire éloignée pour les égarés, on en rit, on se déplace, on se ferme. 
L’arc ne se brise, tout est en rond, dedans, posé sur la ligne, entre le nez et les dents, entre le cœur et l’avenir. 
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MICHEL CHALANDON
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